

Fan de point'n click, la série des Syberia n'a pour autant jamais été mon fort. Oui, les puristes peuvent me cracher des pixels au visage, mais j'ai rarement vu une héroïne aussi molle dans les Syberia 1 et 2. Sa personnalité exaspérante et les aller-retours incessants d'un endroit à l'autre étaient un véritable calvaire pour moi. Mais j'ai tenu bon. En lisant les nombreuses critiques de Syberia3, je me suis posé une question : est-ce que par le plus grand des hasards, tout ce que les fans de Kate Walker rejettent dans cet épisode feraient de ce 3ème opus une perle à mes yeux ? Ou est-ce qu'il est définitivement pire ? La réponse est entre les deux. OUI, j'ai AIME Syberia 3. L'histoire m'a charmé, et du début à la fin, j'ai pris plaisir à incarner Kate Walker et à l'aider dans son périple. Ce jeu n'est pas le plus beau du monde, mais il m'a fait voyager et l'histoire m'a ému. Bien plus que les premiers épisodes. Son principal défaut était la maniabilité puisque ce jeu ne fonctionnait à l'origine qu'avec un pad. Sacrilège pour un jeu d'aventure, mais corrigé par un patch peu de temps avant que je m'y mette. Je n'ai donc pas eu de soucis de ce côté là. La durée de vie était également bien plus importante que ce que je m'imaginais puisqu'il m'a fallu 20 heures pour le parcourir. Bref, ne vous fiez pas à toutes les critiques et forgez-vous votre propre avis comme je l'ai fait. Peut-être n'aimerez vous pas... mais peut-être allez vous tomber amoureux. Ou bien, comme moi, vous passerez simplement un excellent moment. Et n'est-ce pas ce qu'on demande à un jeu d'aventure ?

Le "Testament de Sherlock Holmes" nous montrait déjà que Frogwares avait mis de côté l'aspect 100% "énigmes et enquêtes" des jeux du célèbre détective au profit d'un gameplay hybride mêlant actions, réflexes mais aussi réflexion. Il est désormais le temps de faire le deuil car "The Devil's Daughter" est dans la même veine. Pour autant, une fois ce fait accepté, le jeu n'est pas mauvais. Les scènes d'action ne sont pas si rebutantes que ça : elles requièrent par moment des réflexes (scènes au ralenti où il faut cliquer sur le bon élément), de l'intuition (choix entre plusieurs actions, ou plusieurs échappatoires) et un peu d'adresse (scènes d'équilibres). Vos méninges sont lègèrement mises à l'épreuve lors de scènes puzzles "à la Tomb Raider" (les épreuves du temple maya), ou des scènes de crochetages (pénibles mais rapides une fois qu'on a compris le truc). Quant au reste, le coeur du jeu, elle est concentrée sur une enquête qui adopte les mêmes codes que le jeu précédent : interroger les protagonistes et fouiller les environs permet de récolter des indices et de glaner des faits. La partie la plus intéressante du jeu consiste alors à combiner ces différents éléments pour créer des arbres de réflexion. A vous alors, en tant que joueur, de faire fonctionner votre intuition en choisissant des hypothèses. Une fois toutes les hypothèses mises en commun, une conclusion est alors proposée dans l'esprit de Sherlock. Mais attention : elle peut être incorrecte. C'est là tout l'intérêt du jeu : le fin limier peut se tromper. Le scénario est aussi plutôt intéressant, mettant en scène la fille adoptive de Sherlock (dont le géniteur est bien entendu évident) et les failles de Holmes. Il reste cependant un peu moins passionnant que le précédent opus.

Un jeu artistiquement magnifique. C'est beau dans tous les sens du terme, que ce soit dans les graphismes, la mise en scène, l'histoire. Bien qu'il reste des énigmes, on reste tout de même loin d'un point'n click traditionnel comme l'était "the Whispered World 1". Plus d'inventaire ou presque, les rares objets à récupérer seront utilisés tout de suite, et les énigmes sont globalement simples. Mais on se laisse charmer par l'aventure et ses trois personnages principaux dont l'inoubliable et mignon Spotty. Les deux fins sont par contre plutôt décevantes, car très vite expédiées.

Un jeu intéressant, avec plein de bonnes idées. Gérer un commissariat, ce n'est pas tous les jours qu'on voit ça, mais quel dommage qu'il soit si long ! Malgré des mécanismes variés (gestion des flics, enquêtes, démantèlement de gangs, interrogatoires), les journées se suivent et se ressemblent. Arrivé à la 80ème journée, j'en ai eu marre alors que je n'en étais qu'à la moitié. Il souffre aussi de plusieurs problèmes de finition. On ne peut pas consulter les fiches des agents à n'importe quel moment ; pas de tableau comparatif ; des missions scénarisées qui se terminent brutalement sans conclusion autre que "vous avez réussi" ou "vous avez échoué". Et des journées longues, longues... surtout la 179ème où nous sommes totalement passifs, mais le temps ne s'écoule pas plus vite que d'habitude. Bref, un bon jeu mais qui aurait pu être meilleur s'il n'avait pas eu tous ces petits irritants.

Un "Action Aventure RPG" (au diable les catégories) sympathique se déroulant sur mars, l'histoire se déroule de façon parallèle à celle de "Mars Wars Log". Nous y jouons cette fois un "technomancer", mutant capable de contrôler l'électricité de son corps afin de s'en servir comme arme. Si on se laisse rapidement prendre en jeu des intrigues politiques, je me suis vite lassé des décors toujours identique. Même le fait de passer d'une grande cité à une autre (il y en a 3 en tout) ne m'a pas profondément dépaysé. Les villes sont toutes constituées de bric et de broc. De ferrailles et de poussière. Bon, c'est mars, et ça ne me donne pas envie d'y habiter :) Les combats sont plutôt dynamiques, à la manière d'un "the witcher". On est donc dans de la pure action/réflexe même s'il est possible d'activer des pouvoirs à l'aide d'une pause. Mais la caméra mal gaulée gâche tout. Il faudra penser à la bouger manuellement (pad indispensable) ne serait-ce que pour voir où vous frappez. Quant au verrouillage de l'ennemi, il fait plus de mal que de bien. Bref un jeu que je qualiferais juste de sympathique. Rien de bien exceptionnel mais pas trop mauvais non plus, sinon je n'y aurais pas passé autant d'heures.
Stories Untold se présente comme un bon vieux jeu d'aventure textuel (en anglais uniquement) de l'époque pré point'n click, sous forme de 4 histoires apparemment indépendantes. Mais cela va en fait bien plus loin. La première aventure est angoissante, elle prend le bon vieux contexte du manoir abandonné mais réserve quelques surprises. Dommage qu'elle soit si courte, plus courte encore qu'une nouvelle de HP Lovecraft. Les options sont limitées : bien souvent, le jeu ne reconnaitra pas tel ou tel mot, et ça vous fera rager. Inutile de chercher un couteau dans une cuisine, il ne verra pas de quoi vous parlez. Dommage. Event[0] était plus intelligent ce à niveau là. La seconde aventure est originale, elle n'est pas entièrement textuelle. Nous devrons effectuer une expérience scientifique et le moniteur nous indique principalement la marche à suivre. Et ça finira par mal tourner, comme toute bonne expérience scientifique de fiction. La troisième était plutôt ennuyeuse. Recopier des lignes de codes dans l'écran est plutôt pénible, et un final "en 3D" pour le moins râté. Et le quatrième fut la claque. Celui où tout se recoupe. Où j'ai le sentiment d'avoir été manipulé. Où la vérité éclate (peut-être pas assez subtilement, si je dois trouver un défaut). Et qui m'a fait adorer ce jeu.

Orwell vous propose de devenir Big Brother et d'enquêter sur des attentats terroristes en investiguant la vie privée et professionnelle de vos suspects. Articles de journaux, contenu des ordinateurs et téléphones, conversions sur écoute, il vous permettra tout. A vous, joueur investigateur, de décider ce que vous publierez à vos supérieurs. On se prend vite au jeu même si au début le jeu est très dirigiste. Il vous surligne automatiquement les éléments à voir et vous n'avez qu'à les glisser. Mais passés le premier chapitre, ça se corse un peu plus car vous les choix que vous aurez à faire (ie : ce que vous publierez, et ne publierez pas) impacteront sur le scénario. Serez vous magnanime ? Saurez vous déceler la vérité au delà du mensonge ? Voir l'envers du décor ? La 5ème et dernière partie est particulièrement stressante car elle vous impose un nombre de publications limitées, et un final multiple. Pour ma part, j'ai fini derrière les barreaux lors de mon premier run, mais fier de mes découvertes. Je n'ai pas résisté à l'envie de recommencer le jeu afin de tester les différentes possibilités. Si je dois donner quelques points négatifs, je commencerai par l'aspect graphique. L'un des principes forts du jeu est de donner l'impression que VOUS, le joueur derrière votre PC, êtes aux commandes du système Orwell "pour de vrai". Cette immersion aurait été bien plus grande si le style graphique eut été réaliste. Pourquoi avoir "dessiné" les personnages avec ce coup de crayon si anguleux ? Des photos auraient donné un bien meilleur effet au jeu. L'autre point est le côté trop dirigiste, comme évoqué plus haut. Le premier épisode consiste quasi exclusivement à glisser les datachunks sans trop réfléchir.

Les premiers films interactifs ont émergé il y a environ 20 ans. Dieu que le temps passe. Les Phantasmagoria, Une poupée pleine aux as, In the First Degree des années 90 ont disparu dans l'oubli avant de revenir il y a quelques années avec de nouveaux jeux en Full Motion Video, à commencer par le grand retour de Tex Murphy dans Tesla Effect mais aussi des titres originaux comme les excellents Contradiction ou Her Story. Plus encore que les autres jeux utilisant la vidéo, Late Shift est définitivement un "film intéractif". Certains apprécieront, d'autres moins. Pour ma part, l'expérience sur ma TV fut vraiment concluante. Vous incarnez un jeune étudiant anglais pris contre son gré dans une tentative de vol qui tournera mal... La seule interactivité consiste à faire quelques choix en fonction des situations. Comme dans beaucoup de jeux de ce genre, certains choix sont illusoires et mèneront sur le même débouché. Tentez de fuir celui qui vous braque au lieu d'accepter de le suivre, et vous serez rattrapés. Mais après avoir fait plusieurs parties (quel dommage qu'on ne puisse accélérer aucune scène, cela rend le temps long), j'ai pu constater de réelles divergences. L'une de mes parties m'a amené à être interrogé par la police puis de manière plus violente par la pègre chinoise, tandis que dans une autre, mon jeune étudiant a pris le parti d'aller de l'avant en suivant une toute autre piste. Certains choix, plus rares, mènent même au game over anticipé. Enfin, plusieurs fins existent. Si le jeu en mentionne 7, certaines sont très similaires, mais il y a au moins 2-3 endings bien distincts. J'ai pour ma part trouvé que le jeu d'acteur était plus bon, sans être exceptionnel. L'ambiance est là, le scénario est prenant bien qu'assez classique.

L'introduction de Tsioque m'a vite convaincu qu'il ne s'agissait pas là d'un "énième petit jeu d'aventure" mais d'une véritable pépite. C'est en effet tout en rimes que l'histoire est narrée dans un anglais impeccablement doublé afin de nous plonger dans l'ambiance. Alors que sa mère est partie chevaucher contre les envahisseurs et les dragons, la petite Tsioque se retrouve enfermée dans le donjon, capturée par un sinistre mage noir et sa troupe de minions. A vous de l'aider à s'enfuir du château ! Et ça ne sera pas si facile car le gameplay de ce jeu d'aventure a été intelligemment étudié. Nous sommes loin d'un jeu casual où il suffit de cliquer partout pour débloquer les situations. A la manière d'un bon vieux Gobliins, certains "tableaux" nécessitent un temps d'observation et d'expérimentation pour comprendre les mécanismes sous-jacents et arriver à ses fins. Il faudra ainsi faire preuve d'astuce et de réactivité pour sortir Tsioque de sa geôle et échapper à ses poursuivants. Viennent ensuite des phases de point'n click plus traditionnels où la récolte d'objets sera la clé de votre réussite, ainsi que le déblocage de puzzles. Mais il faudra également à quelque rares moments compter sur vos réflexes (à petite dose, toutefois) comme dans la trop longue scène de l'escalier en colimaçon. Le gameover apparaitra plusieurs fois, où vous verrez la petite frimousse de Tsioque toute gênée vis à vis de ses vilains hôtes, mais le jeu reprendra alors à l'instant d'avant. Graphiquement, c'est un régal. Les couleurs sont vives et colorées à l'instar des Disney des années 90. Chaque décor fourmille de détails et de petites animations à croquer. La petite princesse Tsioque est mignonne comme tout, même si son regard m'a semblé bien trop dur pour un enfant de cet âge. Si cette expression était faite à dessein, j'avoue ne pas y avoir saisi le sens et l'intérêt

Full Throttle n'a jamais été mon Lucasarts préféré, et je crois me souvenir qu'il était le premier à retirer les fameux "verbes" au profit d'une roue limitée à 5 actions. Finalement le jeu restait tout de même très correct, et surtout doté d'une ambiance rock'n roll d'enfer. Mais malheureusement parsemés de scènes d'actions ratées, peu maniables et pénibles.