Bien qu'il propose des visuels et une ambiance clairement travaillés, afin d'avoir cette patte "70s", dans l'atmosphère comme dans les décor et les couleurs, Serial Cleaner s'avère trop basique pour retenir l'attention. Pourtant étant friand de jeux d'infiltration, en particulier 2D, je me réjouissais de lancer SC. Mais ce genre ne pardonne pas trop le simplisme dans les mécaniques, or ce jeu est vraiment basique à ce titre. On doit récupérer des corps sans entrer dans le champ de vision des gardes, nettoyer un peu la scène (avec un aspirateur, ce gimmick est drôle je dois avouer), et c'est tout. Pas de mécanique originale, les déplacements sont assez patauds et l'IA des gardes vraiment simple. C'est TRÈS rapidement répétitif donc à moins d'apprécier beaucoup la direction artistique, ce titre ne vaut pas trop, j'en ai peur, le détour...
Avec INSIDE, l'équipe a créé un héritier (clairement assumé) à LIMBO qui raffine encore plus la formule. Le jeu réussit à peu près tout ce qu'il fait : il est magnifique, avec des choix artistiques qui véhiculent très vite une ambiance oppressante tout en rendant le gameplay très lisible et compréhensible. Les animations (du personnage, notamment) sont impressionnantes en terme de détails et de ce qu'elles véhiculent. De plus il a le bon goût d'être relativement court (~4h) ce qui évite d'étirer artificiellement l'expérience et chaque minute semble pertinente. Cela permet également de faire le jeu d'une seule traite et crée un sentiment d'urgence assez fort. Déjà un classique !
De la même façon que leur précédent jeu (FTL), Into the Breach est un jeu à la fois exigeant mais abordable même quand -comme moi- on est plutôt mauvais à ce type de jeu. Les mécaniques sont un peu inattendues, on a de la variété grâce aux différents types de squad à débloquer, et le thème "Kaiju contre gros méca" est marrant. Comme son prédécesseur, le jeu a le bon goût d'avoir un mode easy qui offre quelques heures de plus quand on rame. Son seul petit défaut est peut-être que le moyen de débloquer les squads finit par être un peu grindy / difficile, mais ça reste un détail. Un très bon jeu donc, pour les fans du genre comme les curieuses et curieux.
J'ai assez tôt apprécié les visuels de Sundered, avec le dessin très BD et les choix d'animations qui ont un petit goût de 16 bits (dans ce que ça a de positif), mais j'ai été assez déçu une fois dans l'action. Bien que l'arbre de talent ait un côté assez satisfaisant à remplir, le reste de la proposition tombe un peu à plat. La carte n'est pas très lisible (et même assez moche...), au début du jeu je me suis retrouvé à tourner un peu en rond dans des tableaux vides, et les combats sont plutôt inintéressant en comparaison avec ce que proposent les metroidvania actuels (on tape en boucle, et seuls quelques vague patterns rompent la monotonie). L'univers, soutenu par la chouette patte graphique que je mentionnais et quelques mystères lâchés en début de jeu, est intrigant, mais pas assez à mon sens pour aller au delà de l'ennui du jeu. Dommage.
Children of Morta est singulier à bien des égards, et propose qu'un autre jeu de ce genre (à ma connaissance) n'avait réussi à faire aussi bien. Cette singularité frappe dès les première minute d'exposition car ce jeu a non seulement un pixel art réussi, mais celui-ci est surtout très original. La patte ne ressemble à pas grand chose de déjà vu, et malgré le côté très chargé rien n'est confus à l'écran. Un monde, tangible et plein de petits détails apparaît sous nos yeux. Mais le point fort de ce jeu est sans conteste l'alternance entre les phases de jeu, on explorera des zones relatives à l'histoire des Bergson en dirigeant un membre de la famille (chacun ayant un archétype), et les phases d'histoire, racontant tantôt des éléments liés à la trame globale, tantôt des petits détails du quotidien de cette famille à laquelle on s'attache vite. (Ceci toujours narré avec talent par Ed Kelly, seule voix du jeu.) Je ne m'attarderai pas sur les synergies entre membres de la famille, mais noterai juste que le jeu fait un excellent travail à nous inciter à passer d'un membre à l'autre pour améliorer les personnages via les passifs partagés, et ceci participe aussi à l'attachement que l'on a pour *toute* cette famille ! Bref un excellent jeu qui surprend autant qu'il enchante !
SW:TFU 2 est, à l'instar du 1, un jeu sympa et droit au but, où on incarne un jeune homme ayant une grande affinité avec la force. L'action est facile à prendre en main et donne un bon set d'action à disposition (basiquement : attaques de melée, repoussement de force et éclairs de force, avec plein de combinaison sur ces éléments). La mise en scène est bien travaillée et même si l'histoire est inintéressante, encore une fois comme dans le 1, c'est relativement accrocheur. Néanmoins, ces similitudes avec le 1, sans évolution notable à part quelques éléments de gameplay, font que le jeu n'a pas un énorme attrait. A tester si vraiment on a envie de plus après le premier ou si on n'a pas fait ce dernier (auquel cas ce titre est peut-être préférable car mieux fini). Pour ma part, si je ne regrette pas d'y avoir jeté un oeil, je n'ai pas d'intérêt à pousser jusqu'à la fin.
Sans surprise, le titre de Supergiant Games brille par sa direction artistique. Les visuels sont colorés, thématiquement bien choisis et invitent à la contemplation. La musique (Darren Korb) et le sound design sont composés avec talent et permettent aussi d'installer ce monde et ce qui est raconté avec consistance. Avec ce studio, tout ceci est banal à dire... Là où Pyre surprend et, à mon avis, montre une grande maîtrise des codes pour les réinventer, est qu'il mixe jeu de sport (sur fond de rite religieux) et visual novel. Et ça fonctionne. Et les deux ne coexistent pas seulement dans le même jeu, mais fonctionnent en harmonie ! Et ce que ça engendre se fait naturellement, dans le flot du jeu. Ainsi, on se retrouvera à faire des choix dont les implications affecteront les Rites, mais également la narration et la relation aux personnages. Aucune décision n'est légère à prendre, ni pour la Lectrice qu'on incarne, ni pour la personne tenant la manette. Le déroulement des actions et ce que ça implique est tellement bien écrit que j'ai honnêtement eu du mal à discerner ce qui relevait de repliques génériques et ce qui semblait être écrit pour telle action particulière. En clair, j'ai eu l'impression d'avoir un livre qui s'écrivait devant mes yeux selon mes choix, mes réussites et mes échecs. Le gameplay à proprement parlé est très bon, et le jeu nous poussera assez vite dans nos retranchements (et nous incitera à le faire nous-même, nous laissant le choix de rencontres moins exigeantes). L'intensité des Rites nous gagne assez vite, et quelques minutes après avoir paisiblement lu une conversation touchante, on se retrouve à sentir le "rush" d'une rencontre serrée et d'une victoire arrachée à la sueur... des pouces (?). L'histoire est prenante, le monde à la fois onirique et rapidement familier, et les thèmes abordés sont intéressants. Les persos sont TRÈS attachants, chacun à leur manière. NOXALAS !
Q.U.B.E est un puzzle game avec une ambition modeste et qui réussite plutôt ce qu'il fait. Le cœur du jeu tout d'abord, les énigmes, sont assez réussies avec une difficulté bien dosée (à savoir qu'ils restent relativement simple pour éviter de frustrer mais ne sont pas offerts pour autant), et une mécanique de jeu originale. L'histoire fonctionne plutôt pas mal et donne envie d'avancer, et l'ambiance est là. Rien de transcendant, mais tout ça prend plutôt bien et la durée assez courte de l'aventure est bien sentie. Impossible de parler de Q.U.B.E sans mentionner Portal, tant l'hommage est clairement assumé, et assez peu subtil. A ce titre encore une fois, ça fonctionne et on sourit parfois tant on est sur des éléments qui semblent à la fois décalqué mais distinct, ce qui est à saluer en terme d'équilibre.
Bien qu'il soit appréciable que des classiques soient à disposition du public, il faut avouer que Diablo 1 a vraiment pris un coup de vieux, et on a du mal à voir ce qu'un tel jeu a à offrir. C'est plutôt laid, très désagréable à prendre en main, sans intérêt de gameplay et même la fameuse ambiance sombre / gothique ne prend absolument plus. J'ai joué moins d'une heure à ce jeu, et chaque minute était désagréable. Il est malgré tout positif de le proposer pour les nostalgiques et la disponibilité. Difficile d'être contre cela... Cependant si vous n'êtes pas très tolérant aux design très bancals de l'époque, évitez-le. (Pour un voyage dans le temps sur un oldie, le 2 sera à la limite plus intéressant.)
