Dex respire les bonnes idées, l’amour du RPG, la volonté de bien faire, mais sent malheureusement le manque de moyens pour cocher tous les objectifs de la check-list. D’un point de vue narratif, Dex se défend bien, avec un scénario certes convenu mais bien amené. Les quêtes secondaires sont plutôt cools et intéressantes, et on ne nous demande pas de faire le coursier Fed-Ex à chaque coin de rue. Côté RPG, le jeu propose un leveling agréable, simple et efficace avec la distribution de points de compétences dans une dizaine de caractéristiques. Et on sent vraiment la progression de "Blue", sa montée en puissance surtout au niveau des combats. Les combats, parlons-en. Les débuts sont très difficiles, les flingues sont peu efficaces et les combats à main nus longs, lassants, compliqués et difficiles, avec des patates ennemis se paient chères. On rage, on se demande comment ils ont pu accoucher d’un système comme celui-ci. Et là, le joueur va être mis face à un dilemme : est-ce que j’arrête ou est-ce que je continue. Et dans Dex, la persévérance sera récompensée. On commence par finir des missions secondaires, on monte quelques niveaux nous rendant plus puissants, puis arrivent les augmentations cybernétiques. Et là, on commence à prendre son pied. Dommage que ces dernières n’arrivent qu’à la moitié du jeu. Là où le bât blesse, c’est dans les bugs. Aucun bug n’est rédhibitoire (pas de crash, de perte de sauvegarde,…) mais certains particulièrement prises de tête, hitbox pétées et délais dans les inputs qui font rager pendant les combats en tête. Tous ces défauts de finition mis bout à bout mettent à mal l’expérience de jeu, surtout au début, au moment fatidique précité où le joueur doit s’accrocher. Dommage. Mais si vous aimez ce genre de jeu, Dex saura malgré tout vous satisfaire.
Teslagrad respire l'amour du jeu vidéo. Les développeurs ont soigné leur bébé de bout en bout et, malgré quelques frustrations très ponctuelles, on prend un grand plaisir à parcourir le monde que nous offre le titre. Les mécaniques de gameplay sont simples et intégrées de façon très intuitives et élégantes tout au long de l'aventure, sans explication grandiloquente. Le côté plateforme demande un peu de doigté et donnera un peu de fil à retordre pour parcourir entièrement les niveaux afin de choper tous les parchemins planqués de ci de là. Quant au côté puzzle, les énigmes sont peu tordues et demanderont surtout d'employer à bon escient les capacités acquises par le personnage. Mais ce qui ravi le plus dans Teslagrad, outre son gameplay très maitrisé, c'est l'ensemble de sa direction artistique et sa narration. Les décors sont très inspirés et peuvent rappeler un film comme Le Roi et L'oiseau. Les personnages eux-mêmes, notre héros en premier lieu, sont dans le plus pur style dessin animé. Les animations, en plus d'être très réussies, ne perturbent pas la maniabilité et le plaisir de jeu reste intact. L'entièreté du jeu est muet et l'histoire nous est donc contée uniquement visuellement. Les auteurs ont eu entre autre l'excellente idée de nous en faire comprendre les tenants et les aboutissants à travers des scénettes de théâtres de marionnettes que l'on trouve tout au long du château. Le tout complété par une narration environnementale très soignée. En conclusion, Teslagrad est un très bon puzzle plateformer dont le gameplay est aussi maitrisé que sa narration et sa direction artistique ont été confectionnées avec soin.
Braid est un très bon puzzle game dont la narration a été particulièrement soignée par son auteur Jonathan Blow. Le tour de force étant que la mécanique de base du jeu (le retour dans le temps) est justifiée en toute fin de jeu par le scénario lui-même. D'un point de vue artistique le bilan est globalement inattaquable, avec des graphismes dans un style "peintures faites main" unique et très réussi. Ainsi, chaque niveau est transformé en un tableau à part entière, ce qui est particulièrement agréable, car on évite tout phénomène de déjà vu tout au long de l'aventure. Les différentes variations du gameplay, qui tournent toutes autour du temps (retour en arrière, ralenti, etc), donnent une grande variété d'énigmes tout au long du jeu. Cependant, et c'est le seul bémol que je pourrais émettre pour Braid, les énigmes ne laissent pas une grande part à la créativité, la plupart étant basée sur un unique pattern d'action pour leur résolution. Dommage. En conclusion, Braid est un incontournable, un titre ayant donné au jeu indé ses lettres de noblesse, au même titre que Super Meat Boy ou Hotline Miami.
