Pour situer le jeu dans son époque, Gabriel Knight est sorti en 1993, soit la même année qu'un autre très grand titre de Sierra (King's Quest 6), à un moment où le jeu d'aventure et le point and click sont peut-être à leur meilleur (pour repère, Indiana Jones and the Fate of Atlantis chez Lucas Arts est sorti un an auparavant). Le jeu se joue donc encore très agréablement maintenant, si ce n'est quelques bizarreries (trop d'icônes d'actions, certaines superflues), avec le "charme" des jeux Sierra : on peut mourir (raisonablement et à des endroits attendus), il faut sauvegarder souvent et à différents emplacements, et puis il faut avoir accès à un walkthrough à un ou deux moments du jeu. Bien que n'ayant pas été un grand succès commercial à l'époque de sa sortie, c'est néanmoins devenu un classique et une référence du genre. D'ailleurs, on décèle l'héritage de GK dans certains jeux récents qui ont très bien fonctionné comme Kathy Rain. Ecrit par Jane Jensen, vous aimerez Gabriel Knight pour son histoire, son ambiance, et la Nouvelle Orléans bien sûr. Vous commencez par enquêter sur des meutres en lien avec le voudou, et puis votre histoire personnelle s'en mêle... Disons-le tout de suite, Gabriel Knight en tant que personnage est globalement imbuvable (arrogant, machiste, womanzier, pas spécialement brillant...), surtout avec le recul d'aujourd'hui. Mais si vous arrivez à passer outre, que vous aimez les enquêtes avec pas mal de dialogues et une histoire fouillée, Gabriel Knight vous plaira (et la bonne nouvelle, c'est que le 2e opus de la série se joue très bien aussi, même s'il n'a pas le charme du pixel art du premier). Pour finir sur une anecdote, c'est Mark Hamill qui double le personnage de l'inspecteur Mosely, ami du protagoniste.
La série des Laura Bow est moins connue que d'autres titres phares de Sierra comme King's Quest ou Space Quest. Pourtant, les deux opus sont des petits bijoux, surtout si vous aimez les enquêtes policières inspirées de l'univers d'Agatha Christie : années 20, histoires de famille dans The Colonel's Bequest, et bottin mondain sur fond d'egyptologie dans The Dagger of Amon Ra. Et une héroïne féminine, si novateur pour l'époque (après Rosella de KQ4). J'enlève une étoile pour la difficulté assez poussée du jeu (que je n'ai jamais fini sans walkthrough), et parce qu'il y a quelques aspects qui pourront rebuter certains. Les dialogues, essentiels (prenez des notes dès le début!), sont souvent longuets. Et, bien sûr, ceci étant un jeu Sierra, il est possible d'arriver à la quasi toute fin du jeu alors qu'il manque un objet essentiel à votre inventaire... Mais malgré ces défauts, ce jeu est un régal. Techniquement, parce que c'est un petit bijou de la grande époque point & click (1992). Narrativement, c'est un vrai plaisir de découvrir les secrets des uns et des autres, de trouver les indices permettant petit à petit d'y voir plus clair dans les intentions des personnages, le tout en gardant bien l'heure sur la montre, tant et si bien que vous voudrez recommencer à certains endroits du jeu pour ne pas "rater" des scènes que vous auriez loupées selon les indices découverts (sauvegardez absolument tout le temps et sur des emplacements différents!). Malgré tous ces meurtres (d'ailleurs on se demande bien ce que les personnages fabriquent tous à errer dans le musée alors que tout le monde tombe comme des mouches...), l'humour typique de Sierra est souvent de mise - notamment lors des diverses morts possibles de notre héroïne ;) Les 3/4 du jeu sont très faisables avec un peu de rigueur, la toute fin en revanche est assez ardue. Cela reste malgré tout l'un de mes Sierra préférés.
"Kathy Rain" fait partie de ces pnc récents ayant été accueillis très chaleureusement par la communauté des amateurs de jeux d'aventure. Et il y a de quoi: atmosphère prenante, bande-son et voix particulièrement léchés et réussis, décors soignés. Vous incarnez Kathy Rain, une jeune étudiante au passé un peu troublé, qui se retrouve à enquêter sur un étrange accident arrivé à son grand-père, désormais décédé, quelques années auparavant. Le tout dans les années 90. Il semblerait bien que des choses un peu bizarres ce soient passées à Conwell Springs... Au fur et à mesure que le jeu progresse, la tonalité se fera de plus en plus fantastique, avec une limite entre imagination et réalité bien difficile à discerner. Les + * Le jeu est très fluide; on est rarement coincés et l'on se prend à jouer plusieurs heures d'affilée, ce qui rend ce jeu accessible, à mon avis, à un plus large public que les amateurs de point'n'click * L'ambiance et l'histoire - au final, en enquêtant sur ce qui est arrivé à votre grand-père, c'est le propre passé de votre personnage que vous investiguez. * La toute fin laisse entendre la possibilité d'une suite... :) Les moins * Les joueurs ayant l'habitude des pnc trouveront sans doute le jeu un peu trop facile, un poil trop linéaire et court, * Dans le détail de l'histoire, on peut être un peu perdus... pas sûr d'avoir eu toutes les réponses en fin de jeu * On aurait aimé des personnages secondaires un peu plus fouillés (Eileen) * La fin, qui tombe résolument dans le fantastique, peut déplaire à certains Vous aimerez Kathy Rain si: * vous êtes amateur de fantastique et de paranormal (Twin Peaks/XFiles), * vous cherchez à passer un bon moment, pas trop long * vous cherchez un pnc pas trop compliqué, qui vous guidera par la main (subtilement, pas trop évident non plus) sans trop d'énigmes obtuses voire aucune * plus globalement si vous aimez les point and click, il s'agit effectivement d'une référence récente qui vous plaira certainement.
Je rédige cette critique en ayant constaté qu'il n'y a pas, à l'heure actuelle, de critique en français de Technobabylon sur GOG. Cependant, il n'y a pas de version française, le jeu est intégralement en anglais. Technobabylon est un bon point & click moderne, qui se situe dans la lignée de Beneath a Steel Sky et qui intègre les thématiques et les codes bien connus des univers de science-fiction/anticipation (intelligence artificielle aux commandes de la ville, surveillance, robots, ingéniérie génitique, addiction à la "Trance", espace virtuel qui n'est pas sans rappeler LINC de BSS ou encore les "dream machines" de TLJ:Dreamfall). Vous jouerez, à tour de rôle, trois personnages différents : Dr Regis, un agent old-school, peu enclin aux technologies modernes et pas franchement gai luron, qui ne se remet pas de la mort de sa femme quelques années auparavant, Max Lao, sa collègue plus portée "tech", et Latha, avec qui vous commencerez le jeu, une jeune orpheline addict à la "Trance", cet espace virtuel propre à notre univers de 2087. Jeu "choral", vous comprendrez vite que l'un des intérêts du jeu repose sur ces 3 perspectives qui se complètent. Les +: * histoire fouillée, * les avantages du p&c moderne: tout est fluide, les dialogues sont très bien joués, du pixelart comme on l'aime, * les énigmes sont pour la plupart logiques, rien de très tiré par les cheveux * 3 personnages que vous incarnez tour à tour, ce qui est à la fois intéressant au niveau de la mécanique du jeu, mais également narrativement, les points de vue se complétant. * longueur satisfaisante Le -: * le jeu est très linéaire. Si cela est un avantage dans la résolution des énigmes (globalement il y a peu d'objets dans l'inventaire et vous avez 2/3 scènes maxi à explorer à chaque fois), c'est pour moi le défaut principal du jeu. Globalement, il s'agit d'un bon jeu et d'un bon exemple d'un p&nc moderne bien réalisé. Si vous aimez ce type d'univers et les p&c, go for it.
Lockdown is the opportunity for some of us to finally have the time to replay some games of our childhood or teenage years. I didn't remember much about the Dig, to be honest - apart from Maggie's "adventure" outside of the library, which must have made a strong impression on me back then if it's the only thing I could retrieve from my memory. I finished the game yesterday and I believe I enjoyed more than when I first played it, to the extent that, to me, it's one of the best Lucas Arts has made. Different? Yes. Frustrating at times? Yes, a little bit (ugh, those dialogue options that you keep repeating in hope something new comes up.... or not). Mind-blowing? Absolutely. My only regret was using a walkthrough here and there, and I wish I hadn't - in retrospect, there's only one puzzle I couldn't have figured out on my own (and it's not even the turtle one). So, contrary to what some people have said - resist. Don't use a walkthough. Sleep on it. Chances are you'll discover something you've missed the next day. Instead: sit back, explore, and point your cursor everywhere (of course). What makes this game so different, to me, is how it succeeds at making you *feel* a lot, as another rewiever has already said here. The music, combined to these beautiful pixel backgrounds, plays a big part in this, as it allows the player to feel that sense of eerie, calm yet unsettling feeling of loneliness that you're supposed to experience while exploring this strange, strange land. Maggie's character was a good surprise for me, as it was good to see a strong female character in that kind of game - I only wish we could actually play her. The only complaint I have is that there could have been more explicit clues at times and yes, some (many?) puzzles will be frustrating because of this. But the overall experience is one of the best I've had the chance to play, which is why I give it 5 stars.